Le mot « bagad » est l’abréviation du breton bagad ar sonerion,
signifiant ensemble de sonneurs.
Le pluriel de « bagad » est « bagadoù » ;
cependant, comme il s’agit d’un mot d’origine bretonne, la règle pour le pluriel
diffère de celle appliquée n français. On n’écrira « bagadoù » que si le mot n’est pas précédé
d’un nombre :
on parlera donc de 2, 3 ou 10 bagad(s) mais, plus généralement, de bagadoù.
Historique
L’origine des bagadoù bretons est à rechercher dans les
pipe-bands écossais ; en effet, ceux-ci
ont voyagé dans le monde entier au côté
de l’armée britannique. Cependant, la Bretagne possédant déjà le couple traditionnel
bombarde – biniou-koz,
la cornemuse écossaise ne s’est implantée
dans la région qu’à partir du début du XXe siècle, supplantant progressivement, mais pas totalement,
le binioù breton qui porte depuis
le nom de binioù-kozh (vieux binioù).
Le premier bagad a été créé en 1949 par les cheminots de Carhaix ;
comme les pipe-bands, il comportait un pupitre de
cornemuses écossaises, un pupitre de
caisses claires écossaises,
une grosse caisse ainsi que, grande nouveauté dans le genre,
un pupitre de bombardes bretonnes.
Cette forme instrumentale est depuis considérée comme la forme traditionnelle du bagad breton, ce qui fait d’ailleurs
débat ; une forme instrumentale de 60 ans peut-elle être considérée comme traditionnelle ?
Après cette initiative, une grande quantité de bagadoù ont été créés, comme le Bagad Kemper, la Kevrenn Alré
et de très nombreux autres encore.
La Bodadeg Ar Sonerien a rapidement été mise en place pour coordonner les bagadoù et mettre en place
les premiers concours.
La forme originale du bagad a été plus ou moins modifiée selon les bagadoù :
la majorité des bagadoù
possèdent maintenant des toms, une
ou plusieurs lombardes ou trombardes, certains utilisent djembées, congas ou autres percussions africaines.
Le répertoire s’est lui aussi élargi dans certains bagadoù qui n’hésitent pas à intégrer des musiques
d’autres horizons ou des compositions plus modernes.
Le Bagad Brieg au Festival Interceltique de Lorient 2000 Crédit photo : Breizh Partitions (Licence Creative Commons BY-SA 3.0)
Championnat
Depuis longtemps déjà, les sonneurs en couple avaient l’habitude d’en découdre lors des concours
régulièrement organisés en Bretagne. Dès la création des premiers bagadoù, un championnat s’est donc rapidement
mis en place.
Ce championnat est divisé en catégories ; actuellement, il
en existe cinq, la première étant la meilleure, dans lesquelles se répartissent environ une petite centaine de
bagadoù.
Si la majorité des bagadoù réside en Bretagne, de nombreux ensembles existent ailleurs en France, comme à Bordeaux, Roanne, Lille, Le Havre, Paris et sa région… sans compter les Guadeloupéens de Karukera !
Enfin, plusieurs bagadoù refusent de participer au championnat BAS, comme le célèbre bagad de Lann-Bihoué,
ou le bagad Men ha Tan.
En particulier, la Kevrenn de Brest a claqué la porte du championnat dans les années 80,
car elle estimait que le système des concours ne permettait pas l’ouverture musicale.
La Kerlenn Pondi au Festival Interceltique de Lorient Crédit photo : Breizh Partitions (Licence Creative Commons BY-SA)
En résumé, vous êtes libre de rediffuser, publier, réutiliser tout ou partie de cet article sans autorisation préalable (y compris utilisation commerciale), sous deux conditions :